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CUISINER AVEC LES PLANTES SAUVAGES
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          Il est un homme que j'ai appris à connaître au travers de ses livres, mais aussi en le rencontrant lorsque je travaillais chez Jean-Marie Dumaine. Il s'agit de François Couplan, ethnobotaniste, passionné par la nature dès son plus jeune âge grâce à sa mère qui l'amenait très souvent en Savoie d'où les souvenirs de cueillettes sont inaltérables. Vous trouverez 3 de ses livres dans ma sélection, dont le "Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques" qui me servira de référence pour l'élaboration des présentations de plantes.

          Depuis que l'homme est apparu sur terre, il consomme des végétaux sauvages. L'apparition de l'agriculture a rapidement fait disparaître les légumes et fruits sauvages de nos régimes alimentaires. Tout ce que l'homme n'a pas planté dans ses champs et qui apparaît sans invitation n'est que "mauvaise herbe" tout juste bonne à être sarclée ou aspergée d'herbicides. Il est d'ailleurs intéressant de constater que nombre de ces "mauvaises herbes" actuelles sont en fait d'anciens légumes qu'appréciaient fort nos aïeux (le chénopode blanc par exemple). Aujourd'hui, nous ramassons encore dans la nature de nombreuses espèces de champignons et divers fruits ou baies, qui complètent agréablement notre ordinaire.

          En se penchant un peu sur ces humbles végétaux, on se rend vite compte que leur intérêt va bien au-delà de l'anecdote ou du simple plaisir gustatif. Il est vrai que par la variété et la qualité de leurs saveurs, elles ont de quoi réjouir les papilles les plus blasées. Mais leur valeur nutritionnelle exceptionnelle mérite aussi d'être prise en considération. Les plantes sauvages peuvent aussi contribuer à équilibrer l'alimentation de l'homme et à éviter les carences. Il n'est pas rare non plus qu'elles possèdent des vertus médicinales que l'on peut mettre à profit tout en se nourrissant. Des feuilles de mauves cuites en légumes sont par exemple un excellent remède contre une constipation opiniâtre, de même qu'une soupe d'angélique en cas de grippe, une salade de fenouil pour faciliter la digestion ou un dessert de fruits d'aubépines comme sédatif cardiaque. Les plantes sauvages représentent ainsi un patrimoine : celui des connaissances acquises au fil des siècles par ceux qui nous ont précédé sur cette terre. Il est donc de notre devoir de le préserver pour que ceux qui viendront après nous puissent y avoir accès. Car même si nous pouvons nous passer actuellement de ces végétaux alimentaires, peut-être n'en sera-t-il pas de même dans le futur.